De retour d'Allan et son vieux village ce 11/12/2016, petit détour par le prieuré de Roussas perché sur sa colline, il faut bien reconnaître qu'il a de la gueule ce prieuré vu d'ici. Chaque village a son lot de vieilles histoires qui entrent dans la légende sans que l’on sache vraiment pourquoi. Situé à 12 kms de Saint-Paul-Trois-Châteaux, la légende du petit village de Roussas se situe sur la colline de Mazeyras et sa chapelle mystérieuse dédiée à Saint Joseph.
Dans un état déplorable au début du 19e siècle, la petite chapelle est reconstruite, presque en totalité par l’abbé Poulain, curé de Roussas entre 1835 et 1846.
En 1872, l’abbé Rodolphe Garnier est nommé à la cure de Roussas. Il montre une grande dévotion pour saint Joseph, et est donc navré de constater le mauvais état de la chapelle qui lui est dédiée. Il se lance à son tour dans sa rénovation «pour la rendre plus digne de la gloire de Saint-Joseph» stipulent les archives du sanctuaire.
Il y a, en réalité, deux édifices au sommet de la colline : la petite chapelle (ici dans l'angle en bas à droite) et le grand sanctuaire, dédié lui aussi à Saint-Joseph mais dont la construction est bien plus récente.
Perdue au milieu de ces ....trucs blancs à ailettes inutiles.
Il s’ensuit une période très faste : la construction du grand sanctuaire va être entreprise à partir de 1875. Des écoles sont créées à Roussas (les écoles publiques n’existaient pas encore) elles compteront jusqu’à 60 élèves. Ce sont elles qui, plus tard, deviendront le séminaire des « Vocations tardives ».
L’œuvre de Saint-Joseph créée par l’abbé Garnier connaît un développement considérable : des pèlerinages sont organisés connaissant une grande affluence, un petit journal intitulé «Le Pouvoir de Saint-Joseph de Roussas» fera le lien en France et dans tous les pays francophones avec les sympathisants et les donateurs. A sa mort, en mars 1908, l’abbé Garnier est inhumé dans le sanctuaire.
Le sanctuaire de Roussas est dédié à Saint-joseph père nourricier de Jésus à été construit de 1875 à 1902 à l'initiative de l'abbé Rodolphe Garnier curé de Roussas. La première pierre de l'édifice fut posée le 18 avril 1875. Entre 1882 et 1884, les murs de l'édifice progressent, en 1885 celui ci comprenait l’abside et le transfert. En 1901 un mystérieux bienfaiteur qui resta anonyme envoya des dons échelonnés jusqu'en 1906, ce qui permis à l'abbé Garnier de passer une convention avec un entrepreneur pour finir les travaux. L'intérieur de style néo-gothique est construit, comme la façade, en pierre blanche de Saint-Restitut. On peut y admirer les très beaux vitraux illustrant la vie de Saint-Joseph et de la sainte famille, un autel reposant sur d'anciennes meules de pierre, un orgue pneumatique. La sépulture de l'abbé Garnier se trouve dans le transept. Deux pèlerinages ont lieu chaque année: le 19 mars fête de saint- Joseph et le 1er mai fête de Saint-Joseph, patron des travailleurs. La municipalité de Roussas et l'association des amis du sanctuaire ont entrepris la restauration de cet édifice. L'association est chargée de l'animation de ce lieu.
Un des derniers orgues pneumatiques de France Un orgue pneumatique trône sur la tribune dominant la nef du sanctuaire. C’est l’un des derniers orgues pneumatiques existant en France. Une première association est créée pour en assurer la rénovation et celle-ci sera menée à bien avec l’aide de la municipalité de Roussas et des «Amis de Stuttgart» emmenés par Stanislas Boguscz. L’orgue pneumatique se distingue du mécanique car il fonctionne uniquement avec de l’air. Cette technique de transmission fut en son temps une petite révolution. Elle permit beaucoup plus de flexibilité dans le positionnement des consoles par rapport aux sommiers, par exemple une distance plus importante, ou un retournement aisé vers la nef que ne permettait pas forcément la traction mécanique.
En 1968, le séminaire est regroupé avec celui de Valence. Roussas est délaissé. Le grand sanctuaire aurait besoin de réparations mais le diocèse de Valence ne peut pas y faire face financièrement.
L’association des « Amis du Sanctuaire », prenant la suite des «Amis des Orgues», sera créée en 2005. Elle va obtenir que le sanctuaire soit cédé à la municipalité de Roussas, pour un euro symbolique, et celle-ci, emmenée par son maire René Plan, va entreprendre la restauration complète du sanctuaire qui sera terminée en 2008.