(07 Mai 2016) Beaucoup de monuments à voir à Grignan, le château de la Marquise de Sévigné étant sans aucun doute le pièce maitresse, mais il y a aussi, parmi d'autres monuments, ce magnifique lavoir. Ce très bel édifice de style néo-classique fût édifié en 1840. Son bassin circulaire et ses 16 colonnes doriques, en pierre calcaire des carrières de Chamaret, lui donne une superbe allure.
Le lavoir public fut édifié en 1840 dans le style néoclassique. Ce "temple de l’eau" à la ressemblance des temples ronds de l’Antiquité s’est inspiré du temple de l’Amour du petit Trianon à Versailles.
Ce lavoir garde la mémoire des lavandières bavardant et tapant avec leurs battoirs sur le linge blanchi ensuite au soleil et vite séché par le mistral. Sous le mandat du maire François-Auguste Ducros (1837-1868), attentif au bien public, Grignan bénéficie d’améliorations notoires tant du point de vue social qu’urbanistique. La gestion de l’eau est une de ses préoccupations. Dès 1839, il fait aménager un aqueduc souterrain, pour alimenter convenablement sa ville en eau par une distribution planifiée, ce qui représente un progrès considérable pour la vie de la communauté. En 1840, il sollicite l’architecte Barthélemy, de Grillon (Vaucluse) pour la construction d’un lavoir public place du Mail, et l’agent voyer cantonal Pierre-Louis-Casimir Chaix pour l’établissement des fontaines.
Au bassin originel, circulaire, a été ajouté en 1861 un compartiment en arc de cercle pour faciliter le lavage. Le bassin fut reconstruit en 1894. La coupole et l'entablement ont été restaurés en 1907. Les pierres de taille qui ont servi à l'édification du lavoir proviennent des carrières de Chamaret. Les dernières restaurations de la coupole et de l'entablement ont eu lieu en 1987.
Les lavoirs et fontaines de nos communes rurales apparaissent à l’extrême fin du XVIIIe siècle et se généralisent au XIXe et au début du XXe siècle, avec les progrès de l’hygiène publique. Entre 1840 et 1906, ce sont quelque 23 lavoirs et 35 fontaines qui seront édifiés dans les communes du Pays de Grignan, afin d’améliorer les conditions de vie des habitants et de lutter contre les épidémies de choléra et autres maladies véhiculées par la contamination de l’eau des puits et des rivières. De nombreuses communes, encouragées par l’Etat et les lois sur la salubrité, organisent alors leurs premiers réseaux d’adduction et de distribution de l’eau, rivalisant d’ingéniosité et de technicité pour l’édification de leurs lavoirs et fontaines, ces nouveaux temples de l’eau. Une grande partie de la vie sociale s’organisait autour de ces lieux publics. Le lavoir, lieu de sociabilité féminine, de travail et d’effort, était aussi un rendez-vous bruyant et le théâtre d’échanges animés où, dit-on, les langues étaient aussi vives que les battoirs.
Il est de coutume de jeter une pièce de monnaie par le bras droit en tournant le dos à la fontaine avant de quitter « la ville éternelle », une superstition associée à la fontaine étant que celui qui fait ce geste est assuré de revenir dans la capitale italienne afin de retrouver cette pièce...mais çà c'est à Trevi, en Italie, pas à Grignan, et pourtant...
Une eau tellement limpide qui donnerait presque envie de se baigner avec les premières chaleurs de ce mois de mai.
Pour la petite histoire nous retiendrons que le nom de ce lavoir provient du jeu de Mail, ancêtre du croquet et du golf, qui consistait à propulser une boule en bois avec un mail ou maillet vers un objectif choisi, dont la piste se trouvait juste en dessous du lavoir. En clair, pendant que Madame lavait le linge, Monsieur jouait à la baballe avec ses copains...heureusement les temps ont bien changés...peut être !
Merci:
http://www.tourisme-paysdegrignan.com/fr/lavoirs-et-fontaines.html
Les carnets de l'inventaire : http://inventaire-rra.hypotheses.org/980
http://www.avignon-et-provence.com/monuments/lavoir-mail-de-grignan