(10/08/2017) J'y passe régulièrement sur ce barrage, qui n'est pas un barrage au vrai sens du terme puisque les bateaux peuvent y circuler par une énorme écluse, et il est vrai que son architecture attire le regard, une bonne raison pour s'y arrêter pour quelques photos à partager sur mon blog. "Une façade classée «Toute machine ou construction, techniquement résolue, peut être esthétique»". Ainsi s’exprimait Théo Sardnal, l’architecte de la centrale André Blondel et c'est pas faux, je dis !
L'usine André-Blondel est une usine hydroélectrique située sur un canal parallèle au Rhône dans le sud de la France.
Conçu par l’architecte Théodore Sardnal, elle fut inaugurée le 25 octobre 1952 par le Président de la République française Vincent Auriol, et inscrit au titre des Monuments historiques le 4 juin 1992.
Construite entre 1948 et 1952, sur le canal de dérive du Rhône sur 28 kilomètres entre les villages de Donzère-Mondragon (Drôme) et Bollène (Vaucluse), elle est doté d'une écluse pour permettre son franchissement aux bateaux.
Cette usine hydraulique figure parmi les premiers grands chantiers de la IVe république. Avec sa production de 2 milliards de kWh, il conforte la Compagnie dans son rôle de producteur d’hydroélectricité.
Au sortir de la seconde guerre mondiale, la France manque de tout: charbon, acier, ciment, électricité… Le premier plan Monnet, plan de modernisation et d’équipement, vise deux objectifs : remédier au retard économique en remettant en marche l’outil industriel et sortir de la pénurie en satisfaisant les besoins essentiels d’une population éprouvée par six années de conflit. Les Français aspirent à mieux vivre, à profiter des nouveautés comme les appareils électroménagers et du téléphone qui prend son essor. Les villages ruraux isolés espèrent l’arrivée de l’électricité. En juillet 1944, lors de la Libération, alors que le chantier de Génissiat redémarre, le Gouvernement français demande à la CNR d’entreprendre l’aménagement de Donzère Mondragon. Dans le schéma global d’aménagement du Rhône établi par la CNR en 1934, il figure comme le plus productif du Rhône.
Les deux milliards de KWh qu’il promet de produire, soit 1/20e de la consommation d’électricité de l’époque, la France en a besoin. En 1945, la Compagnie dépose le plan d’aménagement complet qui comprend un barrage de faible retenue équipé d’une passe à poisson, un canal de dérivation de 28 kilomètres de long sur lequel est installée la centrale hydroélectrique, un déchargeur et une écluse permettant de franchir une dénivellation de 26 mètres. L’aventure commence…
Avec cette première écluse, la CNR fait une entrée fracassante dans le monde des aménageurs de voie navigable. Avec ses 195 mètres de long, 12 mètres de large et un tirant d’eau de 2,6 mètres, elle est la plus haute du monde à son époque. Elle permet de sauter une chute de 16 à 25 mètres dans un temps qui fait aussi figure de record mondial: 10 minutes. C’est une vitesse supérieure de 40 % à celle obtenue jusqu’alors dans toutes les installations similaires. Son système de remplissage et de vidange a été étudié spécialement avec des modèles réduits afin que les bateaux ne souffrent ni des effets de turbulence, ni de la houle. Quant aux portes, monuments métalliques de 14,5 mètres de haut, le Professeur Caquot, responsable du projet pour la CNR, les a conçu en forme de voûte à convexité extérieure pour en alléger le poids.
Durant 4 ans, 800 m3 de béton sont coulés chaque jour. Les fondations de l’usine, du déchargeur et de l’écluse s’élèvent, puis les hauts murs de la salle des machines qui attend de recevoir en son cœur les 6 groupes. 185 mètres de long, 75 de large, 58 de haut, telles sont les dimensions de la centrale hydroélectrique. Petit à petit, le bâtiment dessiné par l’architecte Théo Sardnal, avec sa majestueuse façade rythmée par les claustras qui rappelle le classicisme des vestiges romains, nombreux dans la région, devient réalité.
Le 4 juin 1992, le Ministère de la Culture salue la force et la beauté de sa création. Il classe la façade Monument Historique. Son élévation en béton armée, rythmée par des piliers et des claustras vitrés témoigne de l’histoire technique et architecturale de l’après-guerre.
Pendant qu’à Bollène on élève la grande salle des alternateurs, Kaplan et Alsthom construisent les 6 turbines et alternateurs. Au Creusot, on coule les 120 tonnes d’acier de l’axe des groupes. À Paris, tours, fraiseuses et meules sculptent les pales. À Lille, sont fabriquées les directrices qui guideront l’eau vers l’hélice. À Belfort, de puissants rouleaux mécaniques incurvent d’immenses tôles, qui réunies entre elles, formeront les spectaculaires anneaux des alternateurs. Puis, quand toutes les pièces sont rassemblées à Bollène, que des kilomètres de câbles sont tirés dans la centrale, que la salle de commande est prête, alors, du haut du pont roulant on fait descendre, doucement, les différents éléments du premier groupe. Son poids total atteint 1200 tonnes. Les hommes retiennent leur souffle. Dans la cavité, tout s’ajuste au millimètre
En 1984, la CNR rénove la salle de commande en l’équipant des premiers automates de conduite. Les tableautiers et les chefs de quart de conduite sont reclassés dans d’autres métiers. Dans les années 90, on dépose les survolteurs-dévolteurs et on remplace les régulateurs de tension.
Une des six hélices de turbines Kaplan de 59 mégawatts du barrage.
Photos prisent du village troglodytique du Barry
Le 2 février 1998 à 12h45, un accident peu ordinaire eut lieu : alors qu'un bateau était dans le sas de l'écluse pour la remonter, la porte amont s'est brusquement ouverte provoquant une vague déferlante dans le sas.
Bonjour, dans le cadre de mon mémoire de recherche que j’effectue lors de ma dernière année à l'école nationale supérieure d'architecture de Lyon, j'aimerais beaucoup utiliser certaines de vos photographies (dont une de barrage hydroélectrique de donzère-mondragon). Je vous contact donc afin de savoir qi il est possible que j'utilise des photos. Et si oui afin que je puisse citer la source comme il se doit il serait parfait que vous me donniez votre nom (ma méthode de référencement est la suivante : Prénom (ou alors juste l'initiale), Nom (date), "photo du barrage hydroélectrique" [photographie] Blog Sud Drôme. Consulté le 22 janvier 2023 de : *lien* En vous remerciant par avance de votre réponse, Cordialement, Wouters Elea
Mes principales sources concernant cette note proviennent :
60 ans Donzère-Mondragon
http://www.archives-orales.developpement-durable.gouv.fr/docs/Manifestation/0000/Manifestation-0000015/Donzere_Mondragon_60_ans.pdf