(08/10/2017) Il n'y a pas que la "Ferme Aux Crocodiles" et le "premier site nucléaire européen" à Pierrelatte. Pour celui qui prends le temps de se promener dans le village il y a beaucoup de lieu à découvrir dont le rocher d'où vient la légende de Gargantua, le moulin restauré, le vieux village, le lac de la Pignedorée...et cette tour de l'horloge, sujet de cette note. Comme l’Hôtel de Ville, cet édifice se veut évidemment fonctionnel mais il est aussi porteur de symbole. L'intérieur de cette tour reste pour moi un mystère, peut être un jour à l'occasion des journées du patrimoine ...
La Commune de Pierrelatte décide la construction de ce symbole communautaire dès 1819. Il s’agit en fait de remplacer celle, chancelante, située alors au dessus de la porte du premier rempart de la Ville, au débouché de l’actuelle rue de Berne. Ce type d’édifice est assez rare dans la Drôme. La tour de Donzère date de 1847. Celle de Grignan juchée sur une porte dans le rempart est probablement médiévale. Comme l’Hôtel de Ville, cet édifice se veut évidemment fonctionnel mais il est aussi porteur de symbôle.
La Révolution ne change rien. L’Horloge et la cloche communautaires sont toujours placées sur une tour qui de surcroît assure la défense de ce qui est probablement la seule ouverture dans le premier rempart depuis le XIIe siècle, rue de Berne. En 1739, on paye à un certain Proyet, 27 livres pour avoir marqué et peint la montre de l’Horloge publique. En 1819, le conseil municipal prend acte d’un rapport des Ponts et Chaussées qui indique que la tour menace de chuter. Le temps presse car on veut préserver l’horloge, la cloche et la « cage en fer » qui soutient cette dernière.
À Pierrelatte, il n’est pas prévu de les intégrer à la Maison de ville. Pour permettre à la population de connaître l’heure, pour l’avertir de tel ou tel événement, on n’hésite pas à dresser une nouvelle tour à cette seule fin
Cette horloge lorsqu’elle fonctionne, sonne régulièrement (et fortement). Lors des Fêtes du Rocher en 1921, le Maire la fait stopper pour ne pas troubler le sommeil des Artistes logés à proximité. Dans les années 1970, son retentissement régulier fait débat car il empêche de dormir les clients de l’Hôtel voisin !
En 1874, l’horloge est changée et il est décidé pour être plus juste de régler l’heure « à la Gare sur la voie ». En 1903, sur une carte postale, on constate (depuis quand ?) que la cloche semble avoir définitivement disparu, l’horloge est montée d’un niveau, le cadran solaire est toujours en place.( sous la passerelle on distingue bien l'ancien emplacement de l'horloge)
En 1820, on prévoit donc de démolir la tour ancienne et de construire dans la foulée une nouvelle tour à l’angle sud-ouest du bâtiment dit des Salins. En septembre 1822, la nouvelle tour n’a pas encore vu le jour.
On prévoit d’ailleurs de la décaler légèrement pour une meilleure vue des cadrans. À cette fin, on échange le Salin contre une part de terrain… En juillet 1823 : «l’élévation s’avance». En 1824-1825, on procède déjà à des réparations après tempête et orage.
La hauteur et la position de la cloche et de l’horloge permettent effectivement qu’elle soit bien entendue et bien vue mais il n’est pas anodin d’établir une tour de 24,19 m de hauteur (projet de septembre 1821) face à l’Église avec son pignon ouest et son clocher qui culminent respectivement à 21,50 et 38,50 m de hauteur. Elle affirme dans une certaine mesure le pouvoir politique des représentants de la Communauté, même si de Seigneur il n’y a plus depuis la Révolution.
Traduction de l'inscription lapidaire située sur un mur Rue Bringer, juste en face de l'entrée de la tour.
L'inscription lapidaire (Une inscription lapidaire est un texte gravé dans la pierre. L'étude des inscriptions lapidaires est l'objet de l'épigraphie.)
file:///C:/Users/Jean-Pierre/Downloads/Patrimoine_PIERRELATTE_06.pdf
file:///C:/Users/Jean-Pierre/Downloads/Catalogue.pdf