Dimanche 21/10/2018, promenade dominicale du côté de Livron-Sur-Drôme, toujours parti à la découverte de mon département d'adoption avec comme fil rouge pour mes sorties, les vierges du vœu, une particularité Drômoise, dont je me suis pris de passion de par leurs histoires qui débutent à la Libération.
Aujourd'hui donc, visite de la Vierge du Vœu de Livron, le meilleur itinéraire pour si rendre semble être par le cimetière d'après Google Maps...
Sauf que sur Google Maps j'ai quelques difficultés à deviner les embuches du relief que je vais rencontrer sur le terrain pour me rendre à mon objectif...
...et aujourd'hui, question relief, nous sommes servis, surprenant ce dénivelé, mal aux pattes!
Elle ne se laisse pas facilement aborder la belle.
Deuxième surprise, la belle n'est pas perchée sur un piédestal, mais sur une chapelle de pierre, ce qui forme un ensemble original.
Cette chapelle est en fait un ancien local de Télégraphe Chappe...
...cet appareil créé par Claude Chappe en 1794 va être utilisé pour couvrir le territoire Français. Des symboles codés sont faits en haut d’une tour et permettent de transmettre un message au début des années 1800. Une ligne télégraphique reliant Paris à Toulon passe par Livron. Un poste de télégraphe « Chappe » y est construit. Cela permet de communiquer dans de brefs délais des nouvelles sur de grandes distances alors que les déplacements se font encore à cheval.
Malheureusement, ces messages ne peuvent pas être transmis la nuit ou par mauvais temps et nécessitent beaucoup d’opérateurs (2 tours tous les 15 kms) En 1855, le télégraphe aérien est abandonné mais d’autres technologies bouleversent le paysage Livronnais.
La tour de l’ancien télégraphe sera convertie en une chapelle dédiée à la vierge Marie dès 1946, les Livronnais voulaient remercier la vierge de les avoir protégés durant les combats de la guerre 1939-1945, voilà tout pour ce qui concerne cette chapelle.
Une deuxième surprise lorsque je je vois la tête de la vierge, je suis ici en présence d'une vierge barbue, une barbe de marqueur noir indélébile que des petits plaisantins, je pèse. mes mots, ont dessiné sur le visage de cette vierge.
Il faut vraiment en vouloir pour grimper la haut juste pour dégrader une statue, drôle d'époque que nous vivons.
Quoiqu'il en soit, ces tags ne sont pas plus invraisemblable que l'état de dégradation par la rouille de cette statue
Le vœu de 1944 semble bien loin lorsque l'on voit l'état général de cette ensemble chapelle et statue.
Les murs de la chapelle se décrépissent laissant place à un magnifique mur de pierre, qui, rejointé, serait du plus bel effet.
Que dire de la Vierge, elle a été récupérée dans le porche de l'ancienne église Saint-Prix en 1854 et installée sur la colline le 24 août 1944...
Elle a ensuite été placée sur la chapelle en 1946.
Nos petits acrobates non pas hésité à dédicacer leurs dégradations.
Elle a été bénite par l'évêque de Valence Camille Pic le dimanche 25 août 1946 suite à la promesse du vœu de 1944.
L'origine de la statuaire des Vierges du vœu, visible dans plusieurs communes de la Drôme, est double. Le 9 juillet 1944, à Die, l'abbé Jean Bossan pousse ses paroissiens à implorer la protection de la Vierge et à faire le vœu d'ériger une statue en son honneur si la ville est protégée. L'évêque de Valence-sur-Rhône, Monseigneur Camille Pic, lance ensuite le mouvement départemental par le biais de la Semaine religieuse du diocèse de Valence-sur-Rhône, Die et Saint-Paul-Trois-Châteaux du 26 juillet 1944. La date du vœu est fixée le 15 août 1944, fête de l'Assomption.
J'espère que la commune, voir une association de Livron aura le bon goût de lancer une campagne de restauration de cette belle dame isolée...
Débroussaillage, retrait du crépi, jointage des pierres, remise en peinture de la statue et des portes, couper quelques arbres sur le devant de l'ensemble pour quelle soit visible de loin...
...il n'est pas interdit de rêver...
...cette œuvre fait partie intégrante du patrimoine de Livron-Sur-Drôme, est un vœu, çà se respecte !
Je suis même disposé à me taper une heure de route pour donner un coup de main si besoin...mais pas dans 10 ans !
En redescendant, nous passons devant une tour, "La Tour du Diable" est le dernier vestige des murailles du château érigé au 11e siècle. Au 16e siècle, lors des guerres de Religion, Livron assiégée repousse les assauts de l'armée royale et devient bastion protestant. En représailles, Richelieu fera démolir les murailles, mais personne n'osera toucher à l'édifice ! Et pour cause, une étrange légende entourait ce monument. La légende veut que cette tour soit habitée par des êtres surhumains qui se réservaient la nuit, la garde de la forteresse. Lorsqu'on introduisait, le soir, un soldat pour faire le guet, au sommet de cette tour, au lever du jour, celui-ci était retrouvé mystérieusement endormi, au pied de la colline, cependant, les portes étaient closes. Il n'avait rien vu, rien entendu. (cartepatrimoine.ladrome.fr)
...et pour finir la boucle, un petit passage par le cimetière ou je suis toujours surpris pas ces immenses tombeaux qui ressemblent à de petits temple, une autre époque.
Carte postale ancienne. Coordonnées GPS 44.769096, 4.846316
La statue est dite "de la rue du Bac", en référence au lieu d'apparition mariale présumé à Catherine Labouré en 1830, et à l'apparence de la Vierge Marie sur les "médailles miraculeuses", créées à la suite de ces événements.