09 Décembre 2021, promenade dans la ville de Pont-Saint-Esprit et arrêt devant son monument aux morts pour la France qui vient de fêter son centenaire, 100 ans, cela vaut bien une petite note. Ce monument de pierre banche tendre est constitué de plusieurs socles. Le tout surmonté de personnages à fortes symbolique. Trônant sur l'ensemble statuaire, une femme couronnée, qui représente à la fois toutes les mères éplorées et la ville qui rend hommage aux morts héroïques de Pont-Saint-Esprit.
Un très bel ensemble représentant la ville sous les traits d'une femme tenant une palme sur armoiries et offrant une couronne à un soldat montant la garde près d'un soldat mort. Il a été réalisé par le sculpteur Marius Sain et l'entrepreneur Vidal et inauguré le 27 novembre 1921.
Ses bras portent les lauriers de la victoire. A l'origine, cette jeune femme tendait un bras au dessus d'un jeune soldat, debout. Je n'ai pas trouvé les raisons exact du changement de ce bras, mais d'après une carte postale ancienne, je m'aperçois que ce bras était dans la position d'un salut ressemblant au salut d'un "fou furieux" quelques années plus tard, ceci n'étant qu'une supposition de ma part.
Situé à l'origine proche des murs de la citadelle, le monument fut, pour des raisons d'urbanisme, démonté et déplacé au square Léandri, il se trouvait à l’emplacement du rond-point de l’Europe avant de déménager en 1990 quand ce dernier s’est transformé en carrefour.
Le poilu qui tient entre ses mains de légendaire fusil Lebel, le premier fusil réglementaire à répétition de l’armée française et le premier, aussi, à utiliser une munition de petit calibre. Il est coiffé du casque Adrian, casque qui remplaçait une calotte d'acier portée sous la casquette ou le képi, adoptée en février 1915 et fut distribué à partir de septembre 1915, enfin il est vêtu des effets de 1916.
Aux pieds de ce poilu, git un autre soldat représentant un de ces nombreux héros "Morts pour La France"
Le monument à bénéficié d'une restauration partielle, bénévolement, en 1999 par les sculpteurs Raymond Espitalié et Jean-Marie Méric, décorateur, avec l'aide du Souvenir Français et de la Mairie
En Mars 2014 ayant perdu de sa blancheur originelle au fil du temps, le monument aux morts de Pont-Saint-Esprit retrouva suite à une nouvelle rénovation, l’éclat qui était le sien à sa construction, en 1921. C’est une entreprise d’Uzès qui a procédé au gommage de l’édifice grâce à un traitement algicide et lichénoïde , puis par un traitement hydrofuge. Des travaux effectués alors que 2014 est l’année centenaire de la Guerre de 1914-1918.
Par la même occasion, la stèle des martyrs de la résistance, située non loin de ce monument et proche des vestiges de la citadelle, a aussi profité d’un petit lifting.
Lors du comptage initial, 124 noms étaient notés dans les feuillets du comité pour l'érection du monument aux morts. Au final, ce sont 132 noms seront figés dans le marbre.
Dans cette scène allégorique qui met en présence la vie et la mort, on note l'aigle tué au pied du poilu. Ce volatile représente l'Allemagne du Kayser Guillaume II vaincue.
En 2014, l’éclairage tricolore nocturne a été l’un des atouts majeurs qui a permis l’attribution du label « Mission Centenaire 1914-1918 ».
Et depuis, chaque soir, les couleurs « bleu, blanc et rouge » balaient la pierre blanche de cet édifice unique, imaginé par le sculpteur Marius Saïn, financé par la solidarité des Spiripontains, il y a un siècle, en 1921.
SAÏN Marius-Joseph le sculpteur est né en 1877 à Monfavet (84), mort en 1961, suivit les cours de l’école des Beaux-arts d’Avignon puis de Marseille. Il s’y vit décerner plusieurs récompenses. Il vint à Paris en 1902 et s’installa rue de Seine. Il passa le concours de l’école des Beaux-arts de Paris et obtint une bourse d’étude de la ville d’Avignon. Élève de Gabriel Thomas, Antoine Injalbert, Henri Allouard et Félix Charpentier, il se lia d’amitié avec plusieurs artistes originaires d’Avignon et participa en 1903 à la troisième exposition de la société vauclusienne des amis des arts et au célèbre salon parisien de la société des artistes français, où il présenta « à la recherche des crabes », une œuvre acquise par le baron de Rotschild pour le musée des Beaux-arts de Grenoble.
En 1910, Marius Saïn obtint une bourse de voyage pour sa participation au salon de la société coloniale des artistes français. Il partit vivre plusieurs mois en Algérie d’où il rapporta plusieurs modèles orientalistes. En 1912, il partit en Grèce, mais fut dès 1914 mobilisé pour la guerre. En 1922, Marius Saïn reçut le prix de la compagnie de la navigation mixte, décerné par la société coloniale des artistes français, puis le prix de l’Afrique équatoriale française. En 1924, il exposa au salon de la société coloniale deux plâtres « jeune fille arabe et jeune berger arabe ». En 1926 il obtint sa nomination à l’ordre de la légion d’honneur. Puis il exposa au salon de la société des artistes français jusqu’en 1935.
A l'occasion du 103éme anniversaire de l'armistice de la grande guerre, ce 11 novembre 2021, une plaque commémorative à était dévoilée concernant les 100 ans du monument, qui raconte l'histoire du monument...il y a juste à regretter l'explication de ce changement de bras de la statue féminine.
Le 16/12/2021, J'ai posé la question sur le site FB de la ville en MP, qui sait, j'aurais peut-être la réponse...
Réponse reçue le lendemain, un grand merci a cette personne pour sa diligence.
Le 17/12/2021 11:21 . Pont-Saint-Esprit ma ville Bonjour, Le sculpteur Paul Saïn avait conçu le personnage féminin (représentant à la fois la mère, la ville et la « mère patrie ») bras tendu avec une couronne de lauriers au-dessus du soldat français victorieux, droit et jeune même barbu. Heureusement pour la postérité, la maquette en plâtre située près de la chaufferie du musée d’art sacré, atteste de cette réalité. Sur cette maquette en plâtre, la dame (au visage très agréable) a le bras tendu et elle l’avait sur le monument aux morts à son origine en 1921. Hélas, le temps a fait son œuvre et ce bras s’est détérioré jusqu’au jour ou la mairie (sous quel mandat, je l’ignore a décidé de « figer » le personnage bras contre son corps. En 1990, comme vous le savez, l’ensemble a été déplacé sous le mandat de M Gilbert Baumet (avec alors Jean Pierre Colombet comme premier adjoint et président FNACA déjà). Aucune modification n’a été apporté lors du remontage sur le lieu actuel. Pire. Le visage de la dame n’était plus qu’une surface ovale. On aurait dit « Belphégor ». En 1999, 2 bénévoles de l’association « Le Souvenir Français » que je préside actuellement, ont suggéré de « restaurer » le monument en déliquescence. Raymond Espitalié (sculpteur, alors âgé de plus de 70 ans) et son comparse JM Méric ont fait de leur mieux pour remettre en état bénévolement. Ils n’ont pas tenu compte de la maquette originale sise au musée d’art sacré. La dame a retrouvé un visage (type germanique) qui n’est pas celui d’origine. Elle a gagné une forte poitrine et son bras tendu n’a jamais été refait. Bonne journée