Le Kanndi de Rozonoual à Commana (Finistère 29450)

Jeudi 04 août 2022, notre dernier jour en bretagne, demain nous reprenons la route, mais avant encore une petite visite sur notre route du jour, un "truc" au nom improbable que seul connaissent les Bretons, quoique, "truc" que j'ai repéré sur mon GPS et la carte Google Map. Allons découvrir ce à quoi ressemble ce "Kanndi de  Rozonoual "

Encore une belle histoire comme je les aimes que cette résurrection d'un petit patrimoine témoin d'un métier du passé,  histoire écrite par des bénévoles. J'adore ce genre de petite découverte et histoire d'amitié. Situé à quelque centaines de mètre d'un petite route, il ne faut pas hésiter à prendre le temps de parcourir ce sentier et admirer ce petit bout de patrimoine. Le kanndi de Rozonoual se trouve à quelques kilomètres du hameau de Kerouat qui accueille l’Écomusée des Monts d'Arrée.  

Nous voici devant ce "Kanndi" entièrement restauré, ce bâtiment a été remonté pierre par pierre par les bénévoles, le terrain était envahi par ls ronces et rien ne laissé présager de la présence d'un "Kanndi" à cet endroit. Le kanndi de Rozonoual a été entièrement reconstruit intégralement sur les fondations d'origine, en 2012, par les bénévoles de l'association "Lichen", association de valorisation du patrimoine de Commana.

D'après le cadastre napoléonien, à proximité de ce bâtiment se trouvait un deuxième kanndi, appelé "buanderie", dont il ne reste que quelques vestiges, pierres éparses et le bas d'une cuve.

Témoin et vestige de l'industrie toilière qui fit la richesse du "Léon" entre le XVème et le début du XIXème ce kanndi ou maison à buée servait à blanchir le lin. Reconverti en lavoir dans le courant du XIX siècle, il était depuis tombé en désuétude.

Le bâtiment était enseveli sous la végétation et à l'état de ruine lorsque l'associa lichen l'a sorti de son sarcophage de verdure en 2004. Après une premier étape ayant eu pour but de dégager les ruines en 2004, puis une seconde pour consolider les murs existants (2007 2009) les travaux pouvaient rentrer en 2010 dans leur 3eme phase, le reconstruction. Les photos exposées dans le bâtiment nous montre l'évolution de la restauration, bonne idée.

Je n'ai rien trouvé concernant ces faitiers différentes et originales, ni leurs significations.

Ce kanndi ou maison à buée, servaient autrefois à traiter la plante de lin, il a été construit pour blanchir le fil de lin avant le tissage. Dans la cuve ronde, photo ci-dessus, surmontée de sa rehausse en granite, étaient suspendu les écheveaux de fil de lin qui deviendront de la toile blanche. Pour blanchir le fil il fallait de l'eau, dans un chaudron placé dans la cheminée. Dans cette eau, était plongée une poche remplie de cendre de hêtre. Sous l'effet de la chaleur, une bonne quantité de matière saponifiante était libérée dans l'eau, qui était ensuite versée sur les écheveaux de fil dans la cuve, rincés à l'eau claire dans le Douet.

Des dalles de schistes, appelées repamoirs, permettaient de reposer les écheveaux. Ceux-ci étaient ensuite étendus sur une corde dans le courtil à fil pendant une quinzaine de jours. L' action alternée de l'humidité, du soleil et de la lune poursuivait le blanchissage. En fonction de la blancheur demandée, les opérations étaient renouvelées plusieurs fois, 7 à 8 fois, donnant ainsi une plus-value conséquente au fil.

En fonction de la blancheur demandée, les opérations étaient renouvelées plusieurs fois, 7 à 8 fois, donnant ainsi une plus-value conséquente au fil.

Le fil représentait une marchandise de valeur, qui pouvait attirer des convoitises, d'autant que le kanndi est en dehors du village. La présence d'un couchette dans les kanndis n'est pas rare. Cette couchette abritait un domestique chargé de veiller jour et nuit sur le fil. Au XXe siècle, ce kanndi a servi de lavoir aux habitant du village, jusqu'à l'arrivée des machines à laver.

"Lichen" assure des visites commentées l'été en juin, juillet et août, puis lors des journées du patrimoine et à la demande à toute époque de l'année, gratuitement. Il est également librement visitable. Le kanndi de Rozonoual se trouve à quelques kilomètres du hameau de Kerouat qui accueille l’Écomusée des Monts d'Arrée.  Grace au concours bénévole d'yffig Poho architecte DPLG et membre de l'association Lichen, le permis de construire est accordé le 27 avril 2011.Petit à petit a force de patience et de volonté, les bénévoles travaillèrent d'arrache-pied pour remonter les murs. La charpente fut ensuite érigée en 2012 et la couverture en ardoises de montagne fut achevées en décembre 2012. Pour réaliser ces travaux, l'association Lichen à privilégié des matériaux locaux. Les pierres sont de récupération et proviennent de dons des habitants de Commana. Le sable, ayant servi pour la maçonnerie, mélange chaux-sable) est issu de la carrière municipale. Les bois de charpente est lui aussi issu de plantations communales. Quant aux ardoises, il s'agit bien évidement d'ardoises des monts d'Arrée (ardoises neuves et de récupération )

Kanndi de Rozonoual (Commana)

Le kanndi de Rozonoual a été intégralement reconstruit sur les fondations d'origine, en 2012, par les bénévoles de l'association Lichen, association de valorisation du patrimoine de Commana. L...

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