25 juillet 2022, en villégiature dans le camping municipal de Carhaix, dans le Finistère, une visite de la ville s'impose et à peine garé sur le parking du centre-ville première photos du patrimoine local, cette magnifique statue d'un personnage qui m'est totalement inconnu, des recherches de son histoire vont m'occuper quelques temps d'où l'intérêt que je porte à ce genre de patrimoine historique. Je suis devant la statue de Théophile Malo de La Tour d'Auvergne-Corret, né le 23 novembre 1743 à Carhaix, ou aux environs, en Bretagne. Le 27 juin 1800, au soir de la bataille de Neubourg, combat de Oberhausen, en Bavière, il fut touché au cœur par un coup de lance alors que la 46e demi-brigade de l'armée du Rhin est assaillie par la cavalerie adverse.
Celle que beaucoup de Carhaisiens appellent encore aujourd’hui le Champ de bataille est devenue place de la Tour d’Auvergne le jour de l’inauguration de la statue, le 27 juin 1841. Ce matin-là, toute la ville est en fête. On a invité d’illustres personnages civils et militaire et on s’apprête à inaugurer une statue qui a coûté une somme colossale pour l’époque, la municipalité fut aidée par des souscripteurs volontaires.
C’est le baron Charles Marochetti qui réalisé l’œuvre d’art. Théophile Corret de La Tour d’Auvergne y est représenté sabre en main gauche, et auprès de son bonnet à poil, de son havresac et de son fusil.
Ce bronze monté sur piédestal et socle en granit d’Huelgoat possède quatre bas-reliefs (dont deux posés en 1848) et représentant la vie du héros (sauvetage d’un espagnol blessé, Chambéry, les époux Brigand, mort à Oberhausen en 1800).
J'adore ce genre d'ouvrage et je vous rapporte l'histoire de cette statue, histoire que nous rapporte Wikipédia et e-monumen.net
Il a fallu quarante et un an pour que le vœu des Carhaisiens soit exaucé et que cette place s’orne d’un monument aujourd’hui presqu’intact, puisqu'en effet il manque le pommeau du sabre du premier grenadier.
Avant d’être dédiée à La Tour d’Auvergne, cette place servait autrefois de place d’armes, et bien avant, de lieu de torture et de pendaison. C’est là qu’en 1675 furent exécutés bon nombre de Bonnets Rouges, et notamment le lieutenant de Sébastien Le Balp, Alain Le Moign. Il y fut torturé puis pendu.
Devenu ensuite espace réservé pour les manœuvres militaires, le Champ de bataille était bordé à l’ouest par la caserne des soldats (ancienne gendarmerie) et à l’est par l’hôpital de Grâces réservé en partie aux malades de l’armée.
En janvier 1943, en pleine occupation allemande, la municipalité de Carhaix recevait une lettre du Préfet du Finistère, indiquant que la statue allait être enlevée de son piédestal par décision du secrétaire général des Beau Arts.
Le maire de l’époque, Ferdinand Lancien répondit en ces termes : « … cette statue présente une grande valeur artistique et son enlèvement constituerait un malheur irréparable car aucune maquette ne permettrait de la reconstituer… elle présente pour tous les habitants de Carhaix une valeur morale telle qu’elle est pour eux l’objet d’une grande vénération… »
Un mois plus tard, la mairie reçoit une nouvelle lettre précisant que la statue serait bien enlevée mais qu’une nouvelle, différente de l’originale (et en pierre !), serait installée à sa place.
Stupeur chez les élus locaux qui s’indignent et posent leurs conditions : « … après une longue discussion, le conseil municipal à l’unanimité m’a donné mandat de transmettre les desiderata suivants : renonçant à l’offre qui lui a été faite… le conseil demande que lui soit accordé une subvention de 90 000 F équivalant au prix du bronze de la statue.
Moyennant l’octroi de cette somme, la ville prendrait à sa charge l’exécution d’un moulage puis la reproduction exacte de l’œuvre de Marochetti », précisait ce courrier du maire en avril 1943. On ne sait si le temps aidant et la Libération approchant, ces démarches aboutirent. Ce qui est certain c’est que la statue est toujours sur son piédestal.
Une belle histoire que celle de cette statue, il aurait été dommage de la voir disparaitre, elle est vraiment magnifique jusque dans le moindre détail, j'avoue que j'ai un faible pour ces belles statues en bronze, dommage qu'elle soit toujours érigées à titre posthume...à part peut être pour les footballeurs, drôle d'époque !
Monument à La Tour d'Auvergne - Carhaix | E-monumen
La Tour d'Auvergne est représenté au moment où il reçoit de Napoléon Bonaparte le titre de premier grenadier, distinction qu'il refuse. Tous les attributs du soldat sont présents ainsi qu'une...
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