24 Juin 2023. Toujours dans ma quête des vierges du vœu de la Drôme, je suis aujourd'hui du coté de Chatillon-Saint-Jean pour une petite visite à cette statue de la vierge du vœu perchée sur les hauteurs du village. Elle sera la 56éme que je visite dans ce département de la Drôme.
A première vue, à en croire l'état du chemin qui nous mène jusqu'à son piédestal, elle n'est pas une priorité de la commune dans la sauvegarde du petit patrimoine de ce village.
Petit rappel de ce que représente ces nombreuses statues de vierge sur le territoire de la Drôme, une histoire qui commence pendant la période de la libération du joug allemand lors de la seconde guerre mondiale.
L'histoire des Vierges du Vœu du 15 août 1944 semble être une affaire propre à la Drôme. Il y aurait deux origines à ce mouvement : un, local, à Die, et un diocésain. Le 9 juillet 1944, à Die, l'abbé Jean Bossan pousse ses paroissiens à implorer la protection de la Vierge et à faire le vœu de remplacer une statue de Vierge si la ville est protégée. Or, Die est dramatiquement occupée en juillet et août 1944. Si la ville n'est pas incendiée dans le cadre de l'attaque du Vercors, des otages sont toutefois fusillés. Le vœu est cependant réalisé en 1948.
C'est l'évêque de Valence-sur-Rhône, Monseigneur Camille Pic, qui lance le mouvement départemental. L'attitude de ce prélat devant les événements est intéressante à préciser. En 1942, il réprouve l'antisémitisme d'État et protège les Juifs. En chaire, il critique l'occupation allemande ce qui lui vaut d'être menacé d'une arrestation.
C'est dans la Semaine religieuse du diocèse de Valence-sur-Rhône, Die et Saint-Paul-Trois-Châteaux du 26 juillet 1944 qu'il lance le mouvement de la Vierge du Vœu. On peut retenir une phrase essentielle : « En chacune des paroisses de ce diocèse, le clergé, et les chefs de foyers sont invités à placer sous la protection de Marie en même temps que leur personne, les personnes et les biens dont ils ont la garde.
Celle ci a pourtant un atout par rapport à beaucoup d'autres que j'ai visité, elle est entière, pas un doigt ou un autre membre de cassé, elle est intacte. Actuellement, les Vierges sont plus ou moins bien entretenues et surtout elles sont peu honorées. Une baisse de la pratique religieuse catholique, la disparition progressive du clergé rural explique cette désaffection, à continuer à négliger ce petit patrimoine religieux soyons sûr que d'autres religions n'hésiterons pas à prendre la place avec leurs lieux de cultes et leurs icônes...mais là je m'engage sur un chemin glissant !!!
Espérons que "Notre-Dame d'Espérance", c'est son nom, retrouve un peu de sa superbe grâce un coup de pinceau et un petit passage de tondeuse à gazon autour d'elle, ce ne sont pas les bénévoles qui doivent manquer pour ce genre de petits travaux comme l'ont fait les bénévoles d'autres communes alentours comme Beaumont-Lès-Valences et aussi Crozes-Hermitage, de plus elle est accessible en voiture, pratique pour le transport du matériel. Elles représentent des monuments originaux qui méritent il me semble d'être valorisé.
Elle à était inaugurée en 1950 et elle est dite "de la rue du bac" en référence au lieu d'apparition mariale présumé à Catherine Labouret en 1830 et à l'apparence de la vierge Marie sur les "médailles miraculeuses" créées à la suite de ces évènements