Petite ballade dans Pierrelatte et interrogations concernant ce monument en l'honneur de Monsieur "Madier De Monjau" inauguré le 22 septembre 1895 en présence du préfet de la Drôme Charles Strauss, du Sénateur Emile Loubet (futur président de la République) et du maire de Pierrelatte Xavier Taillade. Du beau monde pour l'inauguration, mais qui était donc ce brave Monsieur pour mériter autant d'honneur, enquête...
(Photos Mars.2016.JPP.)
Noël Madier de Montjau est un homme politique français né le 1er août 1814 à Nîmes (Gard) et décédé le 26 mai 1892 à Chatou (Yvelines)1. Fils de Joseph Madier de Montjau, député et petit-fils de Noël-Joseph Madier de Montjau, il devient avocat à Paris en 1838, plaidant dans des procès politiques. Il s'illustre notamment dans l'affaire Armand Barbès, puis, participe à la révolution de 1848. Partisan des doctrines socialistes, il défend de nombreux insurgés après les Journées de Juin, et, le journal "Le Peuple" rédigé par Proudhon.
Il est élu député de Saône-et-Loire, de 1850 à 1851, siégeant à l'extrême-gauche. Opposé à l'Empire, il est exilé en Belgique après avoir organisé la résistance au Coup d'État du 2 décembre 1851. Il a été blessé sur une barricade du Faubourg-Saint-Antoine. Ennemi irréconciliable de l'empire, il ne revient en France qu'après le désastre de Sedan . Il est élu député de la Drôme de 1874 à 1892, siégeant à l'extrême gauche, avec les républicains intransigeants, puis évolue vers le centre sous l'influence de Gambetta. Il est questeur de la Chambre de 1880 à 1888.
Dans son éloge funèbre, Charles Floquet dit de lui : "Il a laissé le souvenir de l'honnête homme qui a glorieusement servi son parti par la parole et par l'action, qui l'a honoré par une longue vie d'intégrité politique et de probité privée." Il est le père de Raoul Madier de Montjau, chef d'orchestre au Théâtre National de l'Opéra.
Ce buste détruit en 1942 sur l'ordre des autorités Allemandes a été réédifié en 1947 par souscription public