Un bateau en béton qui pêche tout seul....c'est à voir à Châteauneuf-du-Rhône.
Photo ville de Châteauneuf-Du-Rhone. https://unmondedepapiers.com/2014/10/12/le-vire-vire-de-chateauneuf-sauve-des-eaux-en-2014/
Aujourd'hui un vestige particulièrement bien conservé d'un vire-vire a pu être extrait des eaux du Rhône à Châteauneuf du Rhône. Un bateau "qui pêchait tout seul", se souvient Alain Pradier, 68 ans et donc gamin dans les années 50, dont le grand-père Ferdinand et le père Roger étaient propriétaires avant lui et vendaient les prises sur le marché du faubourg St James à Montélimar. Le principe du vire-vire était simple : 2 paniers inversés tournant par la force du courant comme les ailes d'un moulin ramassaient les poissons qui remontaient le fleuve. Puis ils tombaient dans une goulotte débouchant dans un bassin sur le bateau. L'activité était assez important avec une vingtaine de bateaux entre Beaucaire et valence. Puis ce type de pêche a été stoppé en 1957 après la création du canal du Rhône.
Un patrimoine : De ce vire-vire, il reste aujourd'hui plusieurs éléments. Dont évidemment la coque en béton qui en a assuré la longévité. "Elle était envahie de terre, de limon et de racine", raconte Monsieur Pradier qui a retrouvé de l'aide au sein de l'association Découverte et Mémoire Castelneuvoise (DMC). Mais cela ce fut un mal pour un bien car cela a permis à l'embarcation de ne pas être emportée par le fleuve durant toutes ces années.
Ce n’est pas un bateau de mer, c’est une modeste embarcation de pêche fluviale qui, pourtant, va vous étonner. Ce type de bateau très spécial serait apparu dans les années 30 et demeuré en service jusqu’en 1957. Exploités sur le Rhône entre Rochemaure et Viviers, une quinzaine de ces bateaux étaient en service après la guerre. Tous construits en bois et fondés sur un concept génial de simplicité et d’efficacité : il pêche tout seul, 24 h sur 24, et conserve le poisson vivant dans une réserve d’eau ! Qui dit mieux ? • Explication. Une poutre perpendiculaire à l’axe du bateau porte en abord deux grands paniers superposés un peu comme un bateau à aubes qui n’aurait qu’une roue… Le bateau étant fixe, c’est le courant du fleuve qui fait tourner les paniers, sans arrêt et sans intervention humaine. Les poissons qui passent sont choppés au passage et déversés par gravité dans la réserve d’eau. Pendant ce temps-là, le pêcheur peut faire une pétanque, l'apéro ou piquer un petit roupillon… Ce qui explique pourquoi ces embarcations sont appelées Vire-vire ou Vire-soulet, en patois « vire seul ». Chaque jour, la pêche était commercialisée sur place par des semi-professionnels qui se faisaient ainsi un complément de revenu. Le poisson frais, transporté en charrette, était vendu de porte en porte dans la région . Cela pour la pêche.
Le concept du bateau est non moins surprenant. Figurez-vous qu’il n’en reste plus qu’un seul, De formule fort rustique, il mesure 7,30 m de long sur 3,20 au maître bau, profondeur 1 m, poids 6 tonnes ; fonds plats, sans élancement, fermé à l’arrière par un tableau droit et à l’avant par une levée à peine marquée. Il ressemble plutôt à une caisse à savon… Seulement voilà, son intérêt est ailleurs : il est construit en ciment armé et a pu résister au temps. C’est une pièce unique, ensablée le long de la digue du Balafray. Alors pourquoi en ciment, ce Vire-vire à été construit par messieurs Audigier et Pradier Ferdinand. M. Audigier était marié à la fille du directeur des Cimenteries Lafarge, qui a probablement fourni le matériau… Initié par "Découverte et Mémoire Castelneuvoises", un projet de sauvegarde de La Cigale, patrimoine de Châteauneuf du Rhône est à l’étude. On peut espérer qu’il débouchera. D’un point de vue strictement patrimonial, nous sommes en présence d’une pièce unique.
L'Inauguration de la Vire Vire restaurée le 10 Juin 2017 (Article du Dauphiné du 13/06/2017)