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Sud Drôme

Sud Drôme

Au grand soleil d'été qui courbe la Provence, des genêts de Bretagne aux bruyères d'Ardèche, quelque chose dans l'air a cette transparence, et ce goût du bonheur qui rend ma lèvre sèche...Ma France (J.Ferrat)


Le Sarcophage d'Alethius à Charmes-sur-Rhône (Ardèche 07800)

Publié par Jipaipai sur 17 Janvier 2017, 12:29pm

Catégories : #Monument, #Etrange, #Charmes sur Rhône, #Sarcophage, #Ardèche

(02/09/2016) De passage à Charmes-sur-Rhône, une petite halte sur la place de la mairie et ce tombeau, ou plutôt ce sarcophage, installé sous les marches de la mairie du village de quoi aiguiser ma curiosité....là ou j'apprends qu'un "lustre" est égal à cinq ans. Ce monsieur vécu « six fois trois lustres », 90 balais le gars , ils ne devaient pas "courir les rues" les nonagénaires en l'an 498 !!!

 

Le sarcophage d’Alethius est un monument gallo-romain du Ve ou VIe siècle à Charmes-sur-Rhône (Ardèche). Cet Alethius vécu jusqu'à l'âge de six fois "trois lustres".   Dans la Rome antique, le lustre (du latin lustrum) ou la lustration (de lustratio) est le nom de la cérémonie de purification précédant les recensements qui avaient lieu tous les cinq ans, où les censeurs étaient élus.  Le lustre désignait également l'espace de temps de cinq ans séparant deux recensements.  Au pluriel, il signifie par extension une longue durée comme dans l’expression courante : « Il y a des lustres

Le sarcophage d’Alethius est un monument gallo-romain du Ve ou VIe siècle à Charmes-sur-Rhône (Ardèche). Cet Alethius vécu jusqu'à l'âge de six fois "trois lustres". Dans la Rome antique, le lustre (du latin lustrum) ou la lustration (de lustratio) est le nom de la cérémonie de purification précédant les recensements qui avaient lieu tous les cinq ans, où les censeurs étaient élus. Le lustre désignait également l'espace de temps de cinq ans séparant deux recensements.  Au pluriel, il signifie par extension une longue durée comme dans l’expression courante : « Il y a des lustres

On ne connaît du personnage d’Alethius que ce qu’en dit son épitaphe gravée sur la face avant du sarcophage. C’était un notable de Lugdunum (Lyon antique), dont les fonctions demeurent imprécises : conseiller, sénateur. Il meurt à quatre-vingt-dix ans (« six fois trois lustres ») et est inhumé par sa fille et son gendre sur la hauteur qui domine Charmes-sur-Rhône, une barre calcaire se terminant par un à-pic, au bord du plateau des Ménafauries. Des fouilles ont révélé une occupation romaine dans ce secteur. Il est vraisemblable qu’habitant Lyon, il possédait une résidence de campagne sur place.

On ne connaît du personnage d’Alethius que ce qu’en dit son épitaphe gravée sur la face avant du sarcophage. C’était un notable de Lugdunum (Lyon antique), dont les fonctions demeurent imprécises : conseiller, sénateur. Il meurt à quatre-vingt-dix ans (« six fois trois lustres ») et est inhumé par sa fille et son gendre sur la hauteur qui domine Charmes-sur-Rhône, une barre calcaire se terminant par un à-pic, au bord du plateau des Ménafauries. Des fouilles ont révélé une occupation romaine dans ce secteur. Il est vraisemblable qu’habitant Lyon, il possédait une résidence de campagne sur place.

Signalé au XVIIe siècle, le sarcophage est descendu dans le parc d’une propriété du quartier Montplaisir par son propriétaire, Paul Fisch, qui rédige un ouvrage à son sujet, réservé à un cercle d’amis (1963 ; réédité par le CNRS, 2000). Son fils, Roland Fisch, fait don du sarcophage à la commune.  Le sarcophage est installé depuis 1999 dans la niche formée par l’escalier à double révolution de l’hôtel de ville de Charmes.  Il s’agit d’un sarcophage en calcaire blanc, de forme rectangulaire, avec un couvercle à deux pentes et acrotères aux angles et au milieu, dépourvu d’ornements.

Signalé au XVIIe siècle, le sarcophage est descendu dans le parc d’une propriété du quartier Montplaisir par son propriétaire, Paul Fisch, qui rédige un ouvrage à son sujet, réservé à un cercle d’amis (1963 ; réédité par le CNRS, 2000). Son fils, Roland Fisch, fait don du sarcophage à la commune. Le sarcophage est installé depuis 1999 dans la niche formée par l’escalier à double révolution de l’hôtel de ville de Charmes. Il s’agit d’un sarcophage en calcaire blanc, de forme rectangulaire, avec un couvercle à deux pentes et acrotères aux angles et au milieu, dépourvu d’ornements.

La face avant de la cuve porte un cartouche délimité par deux lignes incisées, accoté de deux queues d’aronde. Dans le cartouche on peut lire une épitaphe qui présente la particularité de former un acrostiche. Le nom n’est pas inscrit ailleurs et les deux dernières lignes donnent la clé de l’énigme : il faut lire chaque initiale de chaque ligne verticalement. Le résultat est : ALETHIUS et l’abréviation CV (clarissimus vir, homme très illustre). La pratique de l’acrostiche et des longues épitaphes n’est pas rare à cette époque. Depuis 350 on assiste à une sorte de renaissance de la littérature, on étudie les lettres classiques et les auteurs comme Cicéron, Virgile, Térence.

La face avant de la cuve porte un cartouche délimité par deux lignes incisées, accoté de deux queues d’aronde. Dans le cartouche on peut lire une épitaphe qui présente la particularité de former un acrostiche. Le nom n’est pas inscrit ailleurs et les deux dernières lignes donnent la clé de l’énigme : il faut lire chaque initiale de chaque ligne verticalement. Le résultat est : ALETHIUS et l’abréviation CV (clarissimus vir, homme très illustre). La pratique de l’acrostiche et des longues épitaphes n’est pas rare à cette époque. Depuis 350 on assiste à une sorte de renaissance de la littérature, on étudie les lettres classiques et les auteurs comme Cicéron, Virgile, Térence.

 

Texte de l’inscription (Pas tout à fait la même que sur la plaque, ici la traduction de Wikipédia)

AEVI INGENS, GENVS EGREGIVM ATQ(VE) ORDINE PRINCEPS,
LVGVNI PROCERVM NOBILE CONSILIVM,
EXACTO VITAE TRANSCENDIT AD AETHERA CVRSV,
TERRENVM TVMULO DANS, ANIMAM SVPERIS.
HIC PATRIS RELIQUA GENER AC PIA FILIA CVNDVNT,
IGNARA VT NON SINT SAECLA FVTVRA SVI.
VSVRAE LVCIS NATVS MELIORIBVS ANNIS.
SEX LVSTRA EXEGIT NON BREVE TER SPATIVM.
CIVIS QUI FVERIT SIMVL ET QUO NOMINE DICTVS,
VERSIBVS IN PRIMIS, ORDINE, PRODIT APEX.
[CVBA TERRAE REX COS PAVLVINVS] ?

« D’un âge considérable, d’une famille insigne, et le premier dans son ordre / noble conseiller des grands de Lyon / ayant achevé la course de sa vie, il s’est élevé vers l’éther / donnant au tombeau sa dépouille terrestre, aux cieux, son âme. / En ce lieu, son gendre et sa pieuse fille ensevelissent les restes de leur père / afin que les siècles à venir ne soient pas ignorants de lui. / Né pour jouir de la lumière en des temps meilleurs / il a vécu le long espace de trois fois six lustres. / Quel citoyen il fut, et en même temps quel fut son nom /l’initiale, au début de chaque vers, en suivant leur ordre, le révèle… »

La dernière ligne, sous le cartouche, permet d’estimer la date du décès sous le consulat d’un Paulinus. Il peut correspondre à Flavius Paulinus, consul de 498, sous le règne de Théodoric le Grand.

 

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Commenter cet article
L
"afin que les siècles à venir ne soient pas ignorants de lui" : C'est réussi ! :-)
Répondre
J
Pour un premier essai, c'est vrai, c'est réussi!
P
trois fois six lustres. le compte est bon :)
Répondre
J
et moi je vais faire deux fois six lustres bientôt, déjà !
P
trois fois six lustres.90 ans <br /> le compte est bon :)

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