(08/08/2018) Une statue au milieu du rond-point à l'entrée du village de Hauterives, rien à voir ici avec le Facteur Cheval, Mr Ferdinand qui a fait la renommée de ce village avec son palais idéal pour lequel je suis de passage aujourd'hui...
A première vue je dirais un mec du cirque, un dompteur peut être vu "l'accoutrement", mais quel ignare je fais...il a revêtu le dolman. Un dolman est un vêtement militaire. Il était très porté au XIX e siècle, notamment chez les officiers, les hussards et les chasseurs à cheval. Cette veste ajustée à la taille est d'abord caractérisée par des manches étroites et pendantes...çà c'est fait !!!
Il s'agit ici du chef d'État-Major des armées françaises de 1878 à 1879 puis de 1890 à 1893, excusez du peu. Joseph de Miribel est un général français, né le 14 septembre 1831 à Montbonnot et mort le 12 septembre 1893 à Hauterives, près de Beaurepaire,
Le monument élevé au général de Miribel est l'œuvre de l'éminent sculpteur Marouet de Vasselot. Le général est en tenue de campagne, portant le dolman et l'épée au côté.
Un carte de France est dépliée sur le tronc et le doigt de Miribel se pose sur un point stratégique. Le bras droit est levé, l'index montre cette frontière des Alpes que Miribel fortifia, pour laquelle il créa les chasseurs alpins, et devant laquelle il est mort. La tête est admirable de fierté confiante. L'effet général est plein de grandeur et de vérité.
Au bas du piédestal on a placé des canons qui évoquent le souvenir de Miribel à Buzenvai, pointant lui-même les pièces qui firent reculer les Allemands.
Admis à l'École Polytechnique en 1851, Joseph de Miribel opte pour l'arme de l'artillerie à sa sortie. Il participe à la guerre de Crimée, puis à la campagne d'Italie comme capitaine d'artillerie. Il est de la campagne du Mexique sous les ordres du général de Laumière. Il est nommé colonel le 23 novembre 1870 pendant la désastreuse campagne de France, et participe à la défense de Paris puis au combat contre la Commune. Promu général de brigade le 3 mai 1875, puis général de division le 24 juillet 1880, il est chef d'État-major du ministre de la guerre en 1878 et 1881. Il occupe successivement le commandement de la 28e division de Lyon, puis du 6e corps d'armée sur les frontières de l'Est. Il est enfin nommé chef de l'État-Major général de l'armée en 1890. Il siège aussi au sein du Comité de l'artillerie. Il est créé grand officier de la Légion d'honneur le 8 juillet 1889. Le général Joseph de Miribel meurt frappé d'une crise d'apoplexie au retour d'une inspection dans les Alpes. Il est inhumé au Cimetière Saint-Roch à Grenoble (38).Wikipédia
Le jour de l'inauguration, les invités prennent place sur une estrade dressée devant la statue, qui porte cette simple inscription : GÉNÉRAL DE MlRIBEL CHEF D'ÉTAT-MAJOR GÉNÉRAL DE L'ARMÉE 1831-1893 15 AOÛT 1897 Le voile qui recouvre la statue est enlevé aux applaudissements de milliers de spectateurs qui poussent les cris répétés de : « Vive Miribel ! Vive l'armée ! »
Puis M. Genthon, maire d'Hauterives, prend la parole et prononce un discours dont voici les principaux passages : "La mort presque subite du général de Miribel, dans sa résidence favorite du Chatelard, à la suite d'une inspection longue et pénible fait sur notre frontière des Alpes, impressionna péniblement tous les cœurs français qui voyaient en Miribel un soldat vaillant et patriote, sur lequel reposaient bien des espérances. Miribel avait rendu la confiance, cette force irrésistible des armées. Rapidement élevé au sommet de ia hiérarchie militaire, il travaillait sans relâche à rendre notre armée nationale grande et forte, en attendant de la rendre învincible La science militaire de Miribel a été reconnue par le gouvernement de la République, qui, deux fois, l'a nommé chef d'état-major général de l'armée, poste d'honneur qu'il occupait encore au moment de sa mort. Le général de Miribel a un autre titre à notre reconnaissance. N'a-t-il pas été un des précurseurs de l'alliance franço-russe ? Qu'il me suffise de rappeler ici les paroles qu'il prononça en 1881, étant président de la mission militaire envoyée aux manœuvres de l'armée russe, au moment où il fut décoré par Alexandre 111 : « Un pays comme la France ne consent pas longtemps" à être mutilé. Un jour, je l'espère, nous remettrons l'épée à la main. Peut-être sera-ce à côté de vous que nous combattrons cette fois-ci".
Tant de services rendus, tant de courage, tant de dévouement pendant près d'un demi-siècle, ne devaient pas s'oublier. Une dette de reconnaissance patriotique était à acquitter. Voyant que le pays, attardé, semblait oublier cette dette sacrée, la commune d'Hauterives, berceau de sa famille maternelle, sa résidence habituelle et où il est mort, prit l'initiative d'élever un monument à la mémoire de son illustre et regretié compatriote. Puissamment aidé par un comité d'honneur, sous la présidence dû sympathique et éminent général Voisin, la grandeur de l'œuvre fut comprise, et en moins d'une année la souscription fut close.
Au nom du comité d'iniative et d'exécution, je remets ce monument patriotique,oeuvres de Marouet de Vasselot 1897, aux habitants d'Hauterives qui le conserveront avec orgueil, j'en prends ici en leur nom l'engagement solennel. il rappellera aux générations futures que leurs aînés avaient au cœur le culte de la reconnaissance et l'amour sacré de la patrie, dont l'armée, cette grande école de la discipline et du devoir, est la vivante représentation.
Jean Joseph Marie Anatole Marquet de Vasselot, dit comte Anatole Marquet de Vasselot, né à Paris le 16 juin 1840 et mort à Neuilly-sur-Seine en avril 1904, est un sculpteur et historien de l'art français.
Sur l'initiative du comité d'honneur et de la famille du regretté général de Miribel, un service religieux a été célébré dans l'église d'Hauterives, qui avait été décorée de guirlandes de buis et de roses. La messe, basse est dite par M. l'abbé Abeï, professeur du petit séminaire de Valence.
Après l'Evangile, Monseigneur prend la parole et s'exprime ainsi : Merci aux habitants d'Hauterives et de la région d'avoir érigé une statue au général de Miribel. Ce sera pour vous un souvenir impérissable où vous puiserez les leçons qui doivent servir à tous. Le clergé est heureux d'apporter sa part de vénération à la mémoire de ce grand homme. Nous apprécions doublement aujourd'hui le courage de l'armée, qui sait servir sa patrie et son Dieu. Nous ne saurions pas désespérer de la France tant que nous aurons des généraux, des officiers et des soldats qui pensent à Dieu.
En passant devant cette statue qui se dresse près de l'église, vous pourrez répondre aux étrangers que c'est la statue de celui oui a passé parmi nous en faisant toujours le bien. Il sera la gloire de nos contrées, et vous pourrez ajouter que le général de Miribel a marché sur les traces du chevalier sans peur et sans reproches, et qu'ii a éré le généreux bienfaiteur dès malheureux. A la fin de la cérémonie, Monseigneur annonce à la foule que le pape Léon XIII a envoyé à la famille de Miribel et à tous ceux qui sont présents la bénédiction papale, témoignant ainsi son grand amour pour la France.
Merci à ...