(21/12/2018) De retour D'Avignon, passage obligé par Bollène justifié par la présence de personnes habillées de gilets jaunes sur de nombreux rond-Point de la région, c'est la mode en cette fin d'année 2018, l'occasion pour moi de m'arrêter sur le parking du quartier de L'apparent qui borde le square du calvaire récemment restauré et du monument aux morts de la ville de Bollène, un monument aux morts qui à une histoire qui sort de l'ordinaire en raison des querelles de clocher qui eurent lieu au sujet de son implantation.
Au XIXe siècle, avant la création du jardin public, la croix se situait au bout de l’avenue. C’était une promenade dominicale, alternant avec les vêpres, pour les jeunes filles à marier, accrochées au bras des parents et que les garçons regardaient passer. Le monument aux morts n'arrivera que bien plus tard, un fois les querelles de clocher réglées...
J'étais déjà venu dans ce square pour prendre quelques photos du monument aux morts tout en snobant ce calvaire, calvaire et parc qui allaient subir un sérieux "lifting" peu aprés mon passage d'aprés ce que j'ai pu lire dans le magasine de la ville, d'ou ma présence aujourd'hui
Le socle du calvaire commençant à s'effriter, il devenait dangereux d'y laisser le Christ en fonte et d'un poids de 350 kilos. Celui ci a donc été descendu et stocké en lieu sûr. Le "mauvais" béton des années 30 a été retiré laissant apparaitre la structure originelle, pierres de taille en bas et tiges de métal en haut.
...le christ lui aussi restauré a été replacé, le socle a retrouvé sa pierre d'origine. Coût de l'opération: 6500 euros.
INRI est l'acronyme, dit Titulus Crucis, de l'expression latine Iesvs Nazarenvs, Rex Ivdæorvm généralement traduit par : « Jésus le Nazaréen, roi des Juifs ».
Pour le monument, tout commence en juin 1919 avec la constitution d'un comité du monument au Bollénois morts pour la France présidé par le Docteur Loque. La souscription ouverte pour la création du monument permet de récolter 301819 francs dont 5000 francs émanant de la commune; une tombola est même organisée. Tout s'engage plutôt bien et ce d'autant plus que Félix Carpentier, sculpteur né à Bollène le 10 Janvier 1858, offre de réaliser l'œuvre gratuitement, ne souhaitant recevoir que le remboursement des débours matériels, du transports et l'achat des matériaux. L'œuvre est achevée et parvient en gare de Bollène en avril 1920. Tout est semble t-il prêt mais...
La municipalité élue en septembre 1920 ne l'entends pas ainsi et décide lors du conseil municipal du 28 août 1921 " que s'il convient d'honorer les morts par un monument, c'est au centre du cimetière que les parents et les amis peuvent se recueillir pour cultiver le souvenir de leur chers disparus, et non sur une place publique ou le souvenir des morts recevait les insultes habituelles de la vie et de la joie publique."
Félix Carpentier refuse et écrit , en décembre 1923 au président du comité, que ce monument "n'est pas un sarcophage et que sa véritable place c'est ni dans le cimetière, ni sur le terrain situé en face". Il propose au docteur Loque "d'attendre des jours meilleurs" s'il n'est pas possible d'obtenir un autre emplacement.
Ces jours meilleurs n'arrivent qu'en 1929, le conseil municipale dans sa séance du 30 juin stipule * considérant que l'ère des tartinades autoritaires souvent néfastes et toujours préjudiciable à la vitalité de notre cité a définitivement sonné en notre ville de Bollène, décide que l'emplacement au quartier de L'Apparent près de la Grand Croix est affecté définitivement à l'érection du Monument aux Morts de la Guerre." La statue et son socle seront enfin érigés et inaugurés le 9 novembre 1930...
Félix Carpentier qui aussi l'auteur dans la région de la statue "Les Lutteurs"de Bollène et le monument aux morts de Saint-Paul-Trois-Châteaux.
Informations gravées sur l’arrière du monument Ce monument a été élevé par souscription publique. À la mémoire des 184 enfants de Bollène morts pour la patrie. Le comité du monument a été fondé en 1919. L'inauguration et la remise à la commune ont eu lieu le 9 Novembre 1930
Marius Loque est un homme politique français né à Bollène, dans le Vaucluse, le 22 novembre 1852, et décédé dans la même ville, le 2 juillet 1936. Après un diplôme en pharmacie, et une thèse sur la saponite, en 1882, Marius Loque suit la tradition familiale en passant un doctorat en médecine, à Paris. Il exercera quelque temps dans cette ville, mais revient s'installer rapidement à Bollène. Il commence sa carrière politique comme conseiller municipal, puis maire de Bollène, en 1896. Élu conseiller général en 1898, il se présente comme député, en 1902, ou il est élu. Il ne fera qu'un mandat de 4 ans, durant lequel il demanda, notamment, un déblocage de crédit de 500 000 francs pour les cultivateurs en difficulté de Vaucluse.