(04/03/2018) Une petite gare si tranquille située sur l'axe nord-sud du pays, la gare de Pierrelatte, en Drôme Provençale, si paisible d'apparence, et pourtant...
...la gare de Pierrelatte est une gare ferroviaire des lignes de Paris-Lyon à Marseille-Saint-Charles (et de Pierrelatte à Nyons avant la construction du canal sur le Rhône), située sur la commune de Pierrelatte (Drôme), en région Auvergne-Rhône-Alpes.
Elle est mise en service en 1854 par la Compagnie du chemin de fer de Lyon à la Méditerranée (LM), avant de devenir une gare de la Compagnie des chemins de fer de Paris à Lyon et à la Méditerranée (PLM) en 1857.
Une gare toute à fait normale comme beaucoup d'autre dans le pays si ce n'est cette journée effroyable du 19 Août 1944, alors que la France est sur le point d'être libérée du joug Allemand, et l'histoire du train fantôme.
Ce 19 Août 1944 vers 10 heures du matin, le train de déportés est en gare de Pierrelatte. Il est longuement mitraillé par des aviateurs américains qui l’ont pris pour un convoi militaire allemand remontant vers le front. Les déportés réagissent par les lucarnes et les aviateurs comprennent leur méprise et s’éloignent. Les dégâts sont considérables. Des balles ont pénétré dans plusieurs wagons. Des cris fusent. Le train est immobilisé entre le pont noir et la gare de Pierrelatte. Le docteur PARRA, ancien responsable des services sanitaires du Vernet assisté d’un détenu Belge, le docteur Van DYCK, obtiennent l’autorisation d’inspecter les wagons. Il y a cinq morts et une quinzaine de blessés. Le docteur JAUME de Pierrelatte, accompagné de sa femme se rend sur place et tente de fléchir les allemands pour que les blessés soient amenés à l’hôpital. On le lui refuse.
Mitraillage dans la gare de Pierrelatte - Aquarelle Manuel Perales. La loco 231 K mise hors service par l'aviation est restée sur place sur la voie 2, coupée de son train. La mise en place à l'arrière du convoi de la loco de réserve 140 J a permis la manœuvre du train de la voie 2 sur la voie1. JC Capdeville - janv. 2007
Après une longue attente, une motrice arrive, destinée à se substituer à la locomotive endommagée. Elle poussera le train jusqu’à Montélimar où il arrive vers 16 heures. Il repart le lendemain et parvient à Livron où le viaduc a été endommagé. Douze déportés ont pu s’évader pendant le trajet. Les déportés rejoignent l’autre rive de la rivière qui est presque à sec et retrouvent de l’autre côté un convoi identique à celui qu’ils viennent de quitter. Le 20 au soir le train arrive péniblement à la gare de Valence, désertée. Les déportés, ravitaillés par les Croix- Rouge reçoivent quelques signes d’encouragement. Le 21 août, le train repart de Valence et par vient v ers minuit en gare de Lyon où il reste jusqu’au 23 août.